Le fait d’être titulaire d’un passeport et d’un visa en cours de validité ne donne pas un droit automatique à entrer au Maroc. Les agents de la police aux frontières peuvent aussi poser différentes questions et demander certaines garanties concernant les motifs de la venue au Maroc, les conditions de séjour et les moyens de subsistance. Les autorités aux frontières peuvent également s’assurer que l’étranger retournera bien dans son pays d’origine ou de résidence à la suite de son séjour, en exigeant, par exemple, la production d’un titre de transport aller-retour avec réservation ferme.

Le contrôle à l’entrée sur le territoire peut en effet également porter sur (article 4 de la loi n° 02-031) :

  • les moyens d’existence : le concerné devra prouver qu’il possède suffisamment de liquidités pour la durée du séjour ou être en possession d’une attestation de prise en charge et être capable de donner des indications sur ses conditions de séjour quant à son hébergement (si le concerné à l’intention de séjourner chez un particulier, une attestation d’accueil pour la durée du séjour prévu peut être d’une grande aide) ;
  • les motifs de la venue au Maroc de la personne concernée, attestés notamment par une lettre d’invitation ;
  • les garanties de son rapatriement.

IMPORTANT

Si la personne désirant se rendre au Maroc, même titulaire d’un visa en cours de validité, ne peut présenter ces justificatifs, elle pourra faire l’objet d’une « non-admission », c’est-à-dire qu’elle ne sera pas autorisée à entrer sur le territoire marocain (cf. « Refus d’entrée sur le territoire marocain »).

REMARQUE

Des refus d’entrée de personnes remplissant les conditions d’entrée pour venir au Maroc ou des contrôles plus rigoureux sont rapportés, en particulier pour les étrangers entrant pour la première fois sur le territoire marocain ou ayant apparemment peu voyagé dans des pays dit d’« immigration ».

La suspicion de séjour sur le territoire marocain en dehors du délai autorisé peut être accrue selon la situation professionnelle (absence d’emploi par exemple), l’âge, la situation matrimoniale et l’origine de la personne désirant se rendre au Maroc. Ces « critères » qui ne sont définis dans aucun texte de loi, peuvent en effet influer sur l’entrée d’un étranger sur le territoire marocain de manière discrétionnaire. C’est particulièrement le cas à la frontière terrestre maroco-mauritanienne où il peut être alors demandé à la personne concernée de passer par la frontière aérienne et/ou de verser une somme d’argent « cautionnant » le rapatriement éventuel. Néanmoins, la rigueur des contrôles reste aléatoire et subjective. Il est possible de contacter ses autorités consulaires dans de telles situations mais elles n’interviennent pas toujours.

ATTENTION : le lien fait avec certaines ambassades pose également le problème de la protection des personnes venant demander l’asile au Maroc, dès lors que l’enregistrement des demandes d’asile n’est à ce jour toujours pas effectif aux frontières marocaines [cf. Les demandeurs d’asile à la frontière].

Notes

1 – Loi n° 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières, promulguée par le dahir n° 1-03-196 du 11 novembre 2003, publiée en arabe au Bulletin officiel n° 5160 du 13 novembre 2003 et en français au Bulletin officiel n° 5162 du 20 novembre 2003